MANDI ! Le bulletin de l'association Amis du Frioul

 Septembre 2004

N°9

 

 

 

SOMMAIRE

 

1- Editorial

2- Le gout de la fête

3- Les enjeux du futur

4- Proverbes et dictons frioulans

5- Tina Modotti

6- Pelerinage en Serbie

7- Voyage au Frioul

8- Voyage à Agen

9- Sdrindule

10- Vie de l'association

 

 

 

 

 

 

 

 

 

EDITORIAL

 

Les vacances 2004 sont maintenant terminées. J'espère qu'elles ont été agréables pour vous tous. Beaucoup d'entre nous sont retournés au pays. Cela fait toujours du bien de revoir les endroits que l'on garde toujours dans le cœur, d'aller à la rencontre des gens et à la découverte d'autres lieux.

 

Je voudrais maintenant regarder vers l'avenir des "Amis du Frioul". Notre association a atteint l'âge adulte ; le nombre d'adhérents s'est stabilisé et le conseil d'administration gère les activités avec un engagement sérieux. Les activités que nous organisons semblent être de votre goût, et, souvent vous nous manifestez votre satisfaction.

 

Dans l'immédiat nous préparons la soirée du 4 décembre à laquelle nous avons invité le comique frioulan Sdrindule, dont la renommée n'est plus à faire (voir article en page 8). Cela nous promet une soirée exceptionnelle. Seulement nous attirons votre attention sur l'importance de votre présence. En effet compte tenu de l'effort financier décidé par le Conseil, pour ce dîner-spectacle, nous misons sur le nombre de convives pour remplir la salle du Novotel Atria de Rueil Malmaison .Je vous invite donc à réserver votre soirée dès aujourd'hui et à inviter vos amis à venir nombreux.

 

A une échéance plus lointaine, le conseil recherche un lieu près de Paris pour la fête du mois de juin prochain, car nous risquons à plus ou moins long terme de ne plus pouvoir disposer du terrain de l'église à Cormeilles. Alors si vous avez des idées sur le sujet, si vous connaissez des personnes qui peuvent nous aider, faites le savoir.

En attendant, je vous souhaite une bonne rentrée Mandi et à bientôt.

 

Luigi Rangan

 

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LE GOÛT DE LA FÊTE

 

Après avoir surmonté quelques difficultés matérielles de dernière heure, en ce 13 juin 2004, malgré le temps incertain, la fête de Cormeilles commençait à battre son plein.

 

Retranchées dans les coulisses de la fête, (les coulisses de l'exploit !), les bonnes volontés se concentraient sur l'organisation des plats, en s'affairant afin que personne ne manque de rien. De la cuisine, nous percevions les sons rythmés de la musique et la voix entraînante de Riccardo, notre chanteur et musicien ; nous entendions fuser ça et là des éclats de rire, des plaisanteries et des chansons frioulanes. Tandis que la polenta se livrait à quelques soubresauts inattendus, des effluves émoustillantes de saucisses grillées, parvenaient jusqu'à nous.. Entre la taille ardue du fromage, l'assaisonnement acrobatique des salades, la coupe effrénée du jambon et du pain, il fallait encore trouver un lieu d'atterrissage pour empiler les assiettes garnies sur des coins de tables disponibles, en bref, trouver des solutions rapides à tous les problèmes ; des chaînes de travail s'improvisaient avec comme seule devise"le pouvoir à l'imagination", tout cela dans le joyeux tintamarre et le ballet incessant des assiettes et des bouteilles ; interrompu de temps à autre par des vociférations de détresse du genre "T'as pas vu mon couteau ?" …. "C'est où la serpillière ?" ou bien encore: "T'as pensé à mettre une affiche sur les WC ?"

 

Non loin de là, à l'écart, deux"jeunes" très actifs dans le service des convives, s'arrêtèrent un instant pour observer les danseurs sur la piste, en marquant leur étonnement devant l'entrain de ceux que notre société aseptisée, appelle pudiquement "les aînés". M'approchant de ce jeune couple sympathique pour souffler un peu, je m'attardais moi aussi, sur le joyeux spectacle qui s'offrait à nos yeux. J'allais leur dire "et pourtant…", mais préoccupée par les tâches à assurer, pour abréger j'ai lancé :"Plus on est vieux plus on fait les fous" (encore un de mes raccourcis d'une banalité déconcertante, dont je suis hélas coutumière !). J'aurais voulu, cependant, prendre le temps d'approfondir le discours pour leur dire combien la joie est vitale dans l'épaisseur et la lourdeur de nos vies, combien la vie associative a un rôle essentiel à jouer dans notre société où l’indifférence et l’individualisme tuent plus de gens que la canicule. Cette vie associative est généreuse car elle revêt un aspect humain important : elle nous fait partager des instants de vie, les joies et aussi les peines et les souffrances de beaucoup d'entre vous et c'est ce qui fait toute la richesse de nos rencontres.

 

 J'aurais peut-être été tentée d'ajouter que ce goût de la fête est le contrepoids nécessaire à la dureté de certains jours, que la vie est comme un balancier, que les épreuves vécues par certains d'entre nous, donnent encore plus de légèreté, plus de prix et plus d'éclat à ces moments privilégiés où la joie l'emporte sur les soucis. Ce n'est pas une joie composée ou factice. La vraie joie ne se négocie pas. C'est le signe d'une humanité et d'une sagesse qui remet chaque chose à sa juste place. Cette gaieté débridée n'est pas un masque, c'est une respiration naturelle de l'âme, qui régénère et donne à l'existence un goût plus subtil. La joie se vit d'une autre façon plus consciente et plus libre ; on devient des orfèvres du temps car on sait la valeur de chaque instant, et si j'osais parodier le grand écrivain tchèque Milan Kundera, j'appellerais cela "l'indispensable légèreté de l'être"….

 

C.T.

 

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LA RÉGION FRIULI-VENEZIA-GIULIA ET LES ENJEUX DU FUTUR

 

Le premier mai dernier, avec l'entrée de dix nouveaux pays dans l'Union Européenne, le Friuli-Venezia-Giulia, qui, très longtemps, a été considéré comme une simple région frontalière, se trouve géographiquement au centre de cette nouvelle Europe. Si nous traçons sur une carte deux lignes droites de l'Espagne aux Pays Baltes et de l'Irlande à la Grèce, ces deux axes se croisent au Frioul. Il faut aussi noter que dans quelques années d'autres pays de l'Est européen rejoindront l'Union Européenne.

 

Quels changements peut apporter cette situation nouvelle ? Selon les prévisions des experts économiques, au cours des prochaines années, la région verra considérablement augmenter le trafic des marchandises et les flux touristiques sur son territoire.

 

Si nous observons l'état actuel des infrastructures routières et ferroviaires qui traversent la région et vu l'importance du débit autoroutier, auxquels viennent s'ajouter les embouteillages presque quotidiens au passage de la frontière avec la Slovénie, il n'est pas difficile d'imaginer que la plus petite augmentation du trafic pourrait occasionner la paralysie complète de la circulation. En ce qui concerne le réseau ferré, la situation est encore plus critique, car même si quelques modernisations ont été réalisées ces dernières décennies, son tracé a été conçu sous l'Empire Austro-hongrois. Dans ces conditions, la région Friuli-Venezia-Giulia est-elle prête à affronter les défis du futur ? Actuellement de nombreux projets sont lancés, mais leur mise en œuvre est retardée par des questions administratives, politiques ou tout simplement par la prévalence d'intérêts locaux. La panoplie des œuvres à réaliser va de l'autoroute Portagruaro- Conegliano, dont la construction est s'arrête à Sacile; à la route à grande circulation Pordenone-Gemona, mise en service jusqu'à Sequals en attendant le feu vert des communes environnantes, pour être terminée ; il en est de même pour la réalisation de la troisième voie sur l'autoroute Mestre-Trieste. Mais le grand projet lancé par l'Union européenne est l'axe ferroviaire à grande vitesse Barcelone-Kiev dont le tracé suscite encore des controverses entre Gorizia et Trieste.

 

Toutefois, si elle est retenue, la candidature de Trieste à l'Exposition Universelle de 2008 - en lice avec Salonique en Grèce et Saragosse en Espagne – pourrait donner un nouvel élan aux initiatives de la région Friuli-Venezia Giulia. Le choix parmi les villes concurrentes sera fait en décembre prochain à Paris par le Bureau international des expositions. Trieste à de nombreux atouts à faire valoir : cité cosmopolite, plaque tournante des nouveaux transports continentaux, pôle par excellence de recherche scientifique (Les trois campus de Padriciano, Basovizza et Miramare abritent 75 centres universitaires scientifiques, dans lesquels se sont formés en 40 ans, plus de 100 000 chercheurs de tous les pays, spécialement ceux en voie de développement), et enfin, son port qui peut devenir un point important dans l'axe des autoroutes de la mer.

 

Le thème proposé par la ville de Trieste pour l'Expo 2008 est "Mobilité de la connaissance", ce qui implique la mobilité des moyens d'échange et de communication, alors le défi est lancé et qui vivra…verra ! Le port de Trieste Le port de Trieste E. T.

Ermès Taverna

 

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PICCOLE STORIE DI TRICESIMO

 

Un abitante di Tricesimo : il signor Alan Brusini, tramite la posta dei lettori del quotidiano friulano :" Messagero Veneto", ci racconta un episodio marginale accorso durante l'ultima guerra, ma istruttivo del saper arrangiarsi dei Friulani. Ecco il suo racconto :

 

"Durante l'estate-autunno del 1944, di ritorno dalle "incursioni nei cieli della Germania, i caccia inglesi "Spitfire" più volte sorvolavano a bassa quota la valle "del Cormôr tra Felettano e Fontanabona come "avessero avuto l'intenzione di spezzonare il posto. "Invece su questo fondo e largo spiazzo disabitato "sganciavano i serbatoi supplementari e ormai vuoti "che avevano a bordo. In un primo tempo i contadini "che stavano lavorando nella valle si presero delle "paure tremende nel trovarsi sulla testa questi veloci "aerei, quasi degli squali alati che lasciavano cadere dei "bianchi oggetti ovali rimbalzanti sui prati senza "scoppiare.

 

"I nostri villici si nascondevano nelle siepi e un "giorno un anziano fini' nelle acque del Cormôr "fonde si e no mezzo metro, pensando che nell'acqua "le bombe non "potessero scoppiare. Tale era lo "spavento che, "raccolti in fretta e furia i pochi "attrezzi, come forche "e rastrelli, se la davano a "gambe verso casa salendo la "tremenda rampa del "Roncat come furetti e "rifugiandosi nelle stalle "dicendo che quello era un "luogo maledetto : che "nemmeno sul Montello e sul "Sabotino avevano "patito tanta paura. Infatti il capo "settore, "funzionario della Repubblica di Salò diceva "che si "trattava di bombe a effetto ritardato per far ""saltare in aria i lavoratori dei campi, per indebolire "la nostra produzione agricola : ultima congiura, "insomma, della perfida Albione

 

"Solo col tempo, e visto che questi cosi bianchi non "scoppiavano, i più giovani, che le bombe le avevano "conosciute da vicino, si accostarono a questi strani "oggetti e li' constavano che si trattava soltanto di "contenitori vuoti, senza peso e che si potevano "portare a casa sotto il braccio dicendo in buon "friulano : " a puedin simpri stà ben." Valla a pensare "una cosa del genere! Cosi' questi serbatoi, segati a "metà senza fatica e forniti di un manico di ferro a "mezza luna, servivano a meraviglia a portare il latte "o per bagnare le verdure dell'orto di casa. Ci fu "qualcuno che si servi' come slitta quando cadde la "prima neve! Sparsa la voce, gente dei dintorni "stanziava le intere giornate nella valle del Cormôr "con "la speranza di trovarsi tra le mani questa "manna che "cadeva dal cielo. E per questo ci furuno "anche delle liti "che si sedarono a primavera, con la "fine della guerra : "gigantesca, mostruosa madre di "tutte le liti.

 

 

 

PROVERBES ET DICTONS FRIOULANS

 

Pan e gaban al è bon dut il an Le pain et le manteau sont bons toute l'année. Si scherze a carnevâl e si batie ai Sants; On s'amuse au carnaval, puis on baptise à la Toussaint; Une biele femine 'e il paradîs dai vôi, l'infiâr da l'anime e il purgatori dal tacuin. Une belle femme est le paradis des yeux, l'enfer de l'âme et le purgatoire du porte-monnaie. Il diaul dai neris … al è blanc. Le diable des noirs est blanc I siôrs e an il paradîs in chest mont Les riches ont leur paradis sur terre. E vâl plui le pratiche che le gramatiche La pratique vaut plus que la théorie.. I oms e' fasin le rube, ma le rube no fâs i oms. Les hommes fabriquent la richesse, mais la richesse ne construit pas les hommes. Nancje in paradîs si stà ben bessôi. Même au paradis on n'est pas bien tout seul. Dulà che il cûr al tire, lis gjambis e puartin Les jambes nous portent là ou le cœur veut aller. Cui che nol a dûl de bestîs, no 'nda nancje dai cristians; Celui qui n'a pas de pitié pour les bêtes, n'en a pas non plus pour les hommes. I biei si fasin simpri preà Les vedettes se font toujours désirer.

 

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TINA MODOTTI , UN DESTIN HORS DU COMMUN

 

Nul n'est prophète dans son pays. C'est une vérité biblique qui pourrait s'appliquer à une Frioulane méconnue : Tina Modotti. Photographe, actrice et pasionaria, elle est connue en Amérique et en Europe, sauf au Frioul, son pays d'origine. Il faut dire que son engagement politique était, à l'époque, contraire au vent qui soufflait sur l'Italie. Or, cet été a eu lieu à la "Galleria d'Arte Contemporanea" de San Donato Milanese à la périphérie de Milan une exposition de ses œuvres photographiques et les amateurs éclairés se sont pressés, en grand nombre, pour admirer ses talents d'artiste engagée et passionnée, reflets d'une vie qui ressemble à un roman d'aventures.

 

Tina Modotti est née en 1896 à Udine. Elle passe sa petite enfance dans un petit village près de Klagenfurt en Autriche. Ses parents Frioulans, sont de pauvres paysans. A 7 ans elle rentre à l'école à Udine et en un mois elle apprend à parler l'italien. En 1913, elle émigre avec sa famille aux États-Unis. A l'âge de 17 ans, elle traverse seule l'Amérique du Nord pour aller travailler comme ouvrière à San Francisco en Californie.

 

Tina est une belle femme, et un riche peintre et poète américain la remarque et l'épouse ; il s'appelle Roubaix de l'Abrie Richey. Elle fréquente alors les milieux intellectuels américains et tourne un film à Hollywood : The tiger's coat.

 

Son mariage ne durera que quelques années car son mari meurt prématurément à Mexico ; c'est à Mexico que Tina ira vivre. Elle devient le modèle préféré d'Edward Weston grand photographe de l'époque et devient aussi sa femme, sa collaboratrice et une militante politique qui lutte contre le pouvoir en place. Elle apprend à manier l'appareil d'une façon très personnelle. Ses photos sont des paysages, des lignes sèches et géométriques et des visages abîmés par la souffrance. C'est l'expression de son âme passionnée et engagée. Mais son engagement politique lui créera des désagréments. Accusée à tort d'avoir participé a un complot, elle sera emprisonnée.

 

En 1930 elle s'installe à Berlin, qui alors était une des capitales où se réunissaient les artistes et les créateurs. Pour gagner sa vie elle pratique son métier de photographe. Elle obtient de participer a un exposition qui lui vaut les éloges des experts. Mais à Berlin elle se sent à l'étroit, elle rêve d'autre chose : alors avec Vittorio Vidali, qui est comme elle un militant de "Soccorso Rosso", ils se réfugient à Moscou où ils deviennent membres du Parti Communiste. Quand, en 1936, éclate la guerre civile en 'Espagne ils vont combattre aux côtés des républicains et leurs amis sont : Pablo Neruda, Hemingway, Malraux, Robert Capa et autres intellectuels de gauche.

 

A la chute de Barcelone le couple s'enfuit à Paris, mais c'est à Mexico que Tina souhaite vivre et elle y retourne. Là, elle n'exerce plus son talent de photographe ; depuis Berlin, elle préfère essayer de changer le monde plutôt que de le photographier.

 

Le 5 janvier 1942, Tina est encore très belle ; elle va déjeuner chez l'architecte Meyer, ensuite elle rentre seule en taxi, mais elle mourra sur la route pendant son retour sous une pluie noire et battante. Et le souvenir d'un destin hors du commun restera pour longtemps dans les mémoires de ceux qui l'ont connue.

 

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PELERINAGE EN SIBERIE

 

Me voici, en cette fin du mois d'août 2004 ,sur les rives du Lac Baïkal, sur les traces de nos compatriotes frioulans, ceux à qui l'on a confié, entre 1895 et 1905, la lourde tâche d'achever cette voie ferrée intercontinentale longue de 9300 km, appelée le "Transibir" (Transsibérien).

 

Cette voie fut construite en partant des deux extrémités : Moscou et Vladivostok. Pour traverser les fleuves et les steppes, les difficultés furent certaines mais non insurmontables. Il restait cependant un obstacle majeur : joindre les deux bouts de cette voie ferrée dans la zone montagneuse qui se trouve au sud du lac Baïkal. En attendant, dès 1900, on faisait traverser le train (3 fois 9 wagons) dans un ferry-boat préfabriqué en Angleterre et assemblé sur place. Le brise-glace s'étant avéré trop léger, on posa alors les rails sur la glace épaisse d'un mètre, et l'on fit tirer les wagons espacés de 100 m, par des chevaux. Tous les moyens étaient bons ; la guerre russo-japonaise était imminente. Mais les accidents furent nombreux sur les 75 km de traversée du Baïkal, ce lac mythique que les "shamans" déifiaient alors (et encore aujourd'hui).

 

Nos frioulans venus des villages de Clauzetto,Vito d'Asio, Forgaria, Montenars, Nimis, Buia, etc…étaient tenus par contrat de faire fonctionner leur tronçon respectif 24 h sur 24, par roulement, sauf les dimanche et fêtes (une aubaine pour ces insatiables d'heures ouvrées).

 

En visitant les trois musées (celui du Centenaire, celui du brise-glace Baïkal, et celui de Missovaya en Bouriatie), je ne manquai pas d'exhiber le livre d'Elvira Kamenchikova "Les Italiens sur le bord du Baïkal" et surtout un livre de prières, retrouvé dans un grenier de Buia en 1976, précieuse relique annotée au crayon comme suit : "Luigi Giordani….13 Frioulans…froid intense…..lugubre et sale baraque….Dieu….avenir meilleur…..1er janvier 1900…Missovaya".

 

Il serait logique de croire qu'ils travaillaient au quai d'accostage, encore visible aujourd'hui, au socle de granit du phare, et au dépôt de locomotives, toujours en activité bien que datant, lui-aussi, de cette époque. Aujourd'hui, seul le dépôt fonctionne, mais le reste est devenu inutile, comme ce tronçon qualifié par les autorités russes d' "Ouvrages italiens". ou encore "Boucle d'or de la ceinture de fer". Cette portion de voie ferrée qui comporte des arrêts fréquents est maintenant vouée au tourisme, avec les commentaires, au porte-voix, d'un guide qui fait descendre les voyageurs.

 

C'est au cours d'un arrêt prolongé et à l'aide d'une carte d'État major ne mentionnant que les courbes de niveau et une rivière (La Palavinia), que j'ai pu me recueillir quelques instants sur la tombe de Gian Domenico Brovedani (1820-1903). Originaire de Clauzetto, il est mort d'un accident sur le chantier du pont qui enjambe La Palavinia. L'endroit est si sauvage et si discret que seul l'ours le visite parfois, selon un certain Vladimir, ramasseur de myrtilles, rencontré là par hasard.

 

Pourquoi, le "Transibir" n'emprunte-t-il plus ce tronçon de voie qui à demandé dix ans de sacrifices aux nôtres ? Deux raisons à cela : - La surélévation du niveau du lac, par suite du barrage hydroélectrique construit en aval d'Irkoutsk dont il noya une partie. - Les progrès de la technique et l'arrivée de locomotives plus puissantes qui permirent de suivre un trajet plus au sud.

 

Alors, dix ans de dure besogne pour rien ? Était-elle inutile et trop ambitieuse cette fameuse "Boucle d'or"…Était-elle vaine l'invocation de Luigi Giordani qui demandait à Dieu "un avvenire prospero e lucroso" (un avenir prospère et lucratif) et dont la dépouille fut immergée au large de Ceylan en 1921 (tuberculose dit l'acte de décès) ?

 

Romano Rodaro

 

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VOYAGE TOURISTIQUE AU FRIOUL

 

Au mois de juillet dernier, une dizaine de membres de notre association ont entrepris un voyage touristique au Frioul, guidés par notre ami Tita Mattei. Pour certains d'entre eux, cela a été une découverte, car ils n'avaient jamais eu l'occasion de le visiter complètement. Notre ami Lorenzo Zamolo raconte ses impressions.:

 

" Nous avons bénéficié d'un guide "globe trotter" exceptionnel, qui a déjà visité une bonne partie du monde et en outre, il connaît bien le Frioul.

 

Dans ma jeunesse à Venzone, je n'étais pas allé plus loin que Gemona vers le bas et Tolmezzo vers le haut, ces villes étant à "portée" de bicyclette. Lorsque je retournais pendant le mois d'août au Frioul, je ne bougeais pas du village car je me contentais de revoir les amis de mon âge, qui comme moi étaient partis en France, en Belgique ou en Suisse, et même parfois plus loin.

 

Ce périple,, pour mes compagnons de voyage et pour moi, a été l'occasion de voir le Frioul "dai monts al mâr e dal Lusinz al Medune". Nous avons pu visiter des villes historiques comme Cividale, San.Daniele et Spilimbergo,. Nous avons admiré les vestiges d'Aquileia et son musée. Nous avons apprécié la cuisine frioulane, aussi bien les spécialités de la Carnia que celles de la lagune de Marano où les amis de Tita Mattei nous ont accueillis à bord d'un bateau pour faire une virée touristique et gastronomique. Nous avons pu voir également à Maniago une forge en action comme en 1800.

 

Pour conclure, nous avons passé une soirée au "Rifugio Tolazzi" dans la Carnia où nous avons goûté aux spécialités typiques ; un accordéoniste nous a accompagnés en nous faisant passer une très agréable soirée.

Je tiens à remercier vivement Tita Mattei pour cette initiative et pour son dévouement.

 

 

 

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VOYAGE EN LOT ET GARONNE (17 au 20 septembre 2004)

 

"Entre les refrains frioulans qui ont retenti en plusieurs occasions et la qualité de certaines retrouvailles, c'est la force d'un lien historique entre le Lot et Garonne et le nord de la péninsule qui s'est chaleureusement exprimé " pouvait-on lire dans les colonnes du Journal Sud Ouest Dimanche, qui ajoutait un peu plus loin : "En quatre générations, la greffe a produit de larges rameaux sur les arbres généalogiques qui s'enracinent autant en vallées lotoise et garonnaise qu'en Piémont."

 

Les "Amis du Frioul" étaient invités par Monsieur René Alberghetti, Président de la Fédération des Comités de Jumelage et des Organismes Franco-italiens du Lot et Garonne. Premier département d'accueil de nos compatriotes, après la première guerre mondiale, il abrite de nombreuses communautés frioulanes.

Après un voyage, sans encombres, nous sommes arrivés vendredi en fin d'après midi à Marmande, à l'hôtel où nous attendait le Président Alberghetti pour nous faire visiter la ville et nous tracer le programme du séjour dans les moindres détails.

Le samedi matin un guide local nous prit en charge pour nous commenter l'histoire et la réalité de la région et nous accompagner au parc des Expositions pour la visite du Village Italien de la Foire d'Agen.

 

Parmi les meules de Parmesan et les bouteilles de Prosecco et autres spécialités gastronomiques et culturelles, se trouvait le stand des Comités de jumelage où nous avons été reçus avec beaucoup de chaleur et d'amitié.. A midi, sous le beau soleil agenais nous attendait un sympathique repas auquel étaient aussi conviés le Président Alberghetti et son épouse, le Président du COMITES Claudio Vit et Monsieur Lepore, Conseiller Général des Pyrénées, Maire de Saint de Bigorre, originaire de Gemona del Friuli, comme il s'est plu à le souligner.

 

Le dimanche matin nous sommes allés à l'Abbaye de Clairac et son extraordinaire Musée des automates, qui nous raconte la vie de cette abbaye au cours des siècles, puis nous avons vu le Musée du Train, et le Village du Père Noël .Après un délicieux repas, nous sommes allés visiter le château de Duras et ensuite nous sommes allés déguster les spécialités régionales chez un producteur local.

 

Le dimanche après midi nous avons visité l'ancienne Cité Médiévale de Pujols, nichée sur une colline qui domine la vallée du Lot Ensuite nous avons visité le Musée du pruneau qui retrace toute l'histoire de ce fruit importé d'Asie et qui a fait la renommée de la région.

 

Le lundi matin nous avons pris le chemin du retour, après un séjour marqué par le soleil méridional, la bonne humeur, et surtout par l'accueil amical et la gentillesse de nos hôtes, que nous ne sommes pas prêts d'oublier. Les Amis du Frioul à la Foire d'Agen

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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SDRINDULE A PARIS, LE 4 DECEMBRE 2004

 

La surprise annoncée, c'était lui ! Le comique Frioulan Sdrindule viendra à notre fête du 4 décembre prochain à l'Hôtel Novotel à Rueil Malmaison. Tout comme la grappa ou le château de Udine, ce personnage est une véritable institution au Frioul. Il n y a pas de fête réussie sans sa participation. Son humour, ses chansons et ses "barzellette" racontées dans un mélange d'italien et frioulan avec une pincée de français très coloré, sont tellement désopilants qu'elles font éclater de rire même les gens les plus coincés.

 

C'est en 1980 que Sdrindule, de son vrai nom Ermes Di Lenardo, commence à écrire et chanter des chansons. Il en fera sept cassettes dont la plus célèbre : "Gnot d'amor", en frioulan bien sûr, eut un grand succès. Un jour pour rire, il voulut essayer le cabaret, et commença à raconter des histoires comiques. Ce fut le début d'une grande aventure. Rapidement il devient le comique par excellence et au Frioul, c'est un vrai triomphe. On demande a écouter et voir ses sketches. Il est invité au Canada, en Australie et en Europe, partout où résident des communautés frioulanes.

 

Il enrichit son répertoire et il enregistre onze cassettes de "barzellette" et deux CD Roms de chansons comiques. Il compose trois personnages : Fritz, Striz et Uccio, qui correspondent parfaitement à la typologie des gens de la région, Uccio étant le Triestino un peu paresseux qui se moque sans complexe des Frioulans.

En 2001, à Nimis, avec le groupe "I Popovic", il fête le vingtième anniversaire de sa carrière. Ce fut une très grande manifestation à laquelle participèrent des milliers de fans...

 

Au delà de son talent de comique, c'est un excellent musicien, car il a joué pendant 10 ans au Conservatoire de Santa Cecilia de Rome. Depuis dix ans, il travaille pour la télévision. Tout cela augure d'une belle soirée en perspective, pour notre rencontre du 4 décembre 2004.

 

Soyons certains que lors de notre fête Sdrindule saura nous faire passer un moment inoubliable ! .

 

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VIE DE L'ASSOCIATION

 

"FRIULI NEL MONDO" A CIVIDALE LE 1er AOUT 2004

 

Cette année, c'est Cividale del Friuli qui a accueilli la grande manifestation "INCONTRO ANNUALE DEI FRIULANI NEL MONDO". Organisée par l'Ente Friuli nel Mondo, cette rencontre rassemble tous les ans plus d'un millier de personnes et une cinquantaine de "Fogolârs" venus du monde entier. La journée a débuté par une messe solennelle dans la Cathédrale de Cividale, célébrée par l'Évêque de Udine, Mg Brollo. Dans son homélie en frioulan, Mg Brollo a souligné l'importance que revêt notre langue dans l'Europe élargie, car elle nous permet de conserver notre identité et nos valeurs tout en étant complètement dans l'espace européen. Pour illustrer les difficultés que rencontre la pratique de notre langue dans la vie de tous les jours, il a ironisé en disant " si fevele plui furlan a Cividât che no a Udin". Ensuite, accompagnés de la fanfare, en cortège, nous avons traversé le "Ponte del Diavolo" pour aller déjeuner "Al Convitto" situé dans un grand parc. Notre délégation était la deuxième par le nombre de participants présents à cette manifestation. Le nouveau Président M. Marzio Strassoldo nous a encouragés à persévérer et nous a précisé qu'il est toujours à l'écoute des associations, et les invite à faire part de leurs projets à l'Ente. Le repas s'est déroulé dans le vacarme habituel qui caractérise cette sympathique et amicale rencontre. A la "Convenzione della Friulanità nel Mondo", qui se déroulait le 31 juillet à Cividale, notre association était représentée par Giobatta Mattei. Piergiorgio Miani

 

UN HEUREUX EVENENEMENT

 

En avril 2004, est née une nouvelle association : A.F.F.I. (Association France Frioul Italia). Nos amis de Domont dans l'Oise, encouragés par le succès des journées frioulanes au cours de la vingtième Foire de Domont, en septembre 2003, ont décidé de créer leur propre association. Une équipe très motivée et très efficace s'est constituée autour du Président Daniel Papinutto et du vice Président Alain Genest. Preuve du dynamisme de la nouvelle équipe : le grand succès de la première manifestation du 6 juin 2004, dans le parc de la Mairie de Domont qui a réuni plusieurs centaines de personnes. Alors, souhaitons longe vie à l'A.F.F.I.. Que la collaboration entre nos deux associations perdure dans l'esprit de camaraderie et de bonne entente qui les caractérise actuellement.

Piergiorgio Miani

 

 

RENDEZ-VOUS ESTIVAL AU FRIOUL

 

Tricesimo, le 18 août 2004 Cet été, comme le veut la tradition, nous nous sommes rencontrés au Frioul le 18 Août, par une belle journée ensoleillée ; nous étions plus de 80 membres de l'association et amis. Le lieu du rendez-vous était la place ombragée du marché de Buja.

 

Elena Lizzi, attachée culturelle de la Mairie de Buja, nous a fait visiter le "Museo d'Arte della Medaglia" nous commentant, avec beaucoup d'intérêt, tout le processus de gravure des médailles. Buja possède une grande tradition dans la matière, car deux maîtres de Buja : Pietro Giampaoli et Guerrino Mattia Monassi furent pendant des longues années maîtres-graveurs de la Monnaie de l'Etat italien. La section du musée, dédiée au séisme de 1976 dans le Frioul, nous a fait découvrir le talent et la créativité d'une quarantaine d'artistes graveurs, qui ont su traduire leurs sentiments et leur émotion à travers de véritables chefs d'œuvres. Puis nous sommes allés visiter la Pieve di San Lorenzo, l'église la plus ancienne de Buja située sur la plus haute colline de la ville. Cette église est chargée d'histoire. Détruite par deux tremblements de terre en 1510 et 1976. elle est construite par-dessus une voie romaine que l'on peut encore apercevoir en sous-sol .

 

Après cette visite, le Maire de Buja, Luca Marcuzzo, accompagné de ses deux adjoints Stefano Bergagna et Giovanni Calligaro, nous a invités à un apéritif. A l'heure du déjeuner nous nous sommes mis en route vers Tricesimo pour déjeuner au restaurant Belvedere. Rarement, un restaurant n'a si bien porté son nom, car de son jardin nous pouvions admirer l'immense et splendide panorama des collines frioulanes environnantes.

 

Un délicieux repas nous a été servi dans la grande salle, auquel ont pris part le Maire de Buja et ses deux adjoints. Le musicien Gigi nous a agrémenté des chansons les plus connues sur lesquelles les danseurs ont pu retrouver l'entrain des beaux jours. Mais le clou de la journée a été, sans nul doute, l'arrivée du comique Sdrindule, qui avant sa venue en décembre prochain à Paris, a voulu rencontrer les "Amis du Frioul" et pour l'occasion il n'a pas failli à sa réputation de comique et de boute-en-train, en nous racontant quelques "barzeletis" dont il a le secret., nous donnant ainsi un avant-goût de ce que sera la soirée du 4 décembre prochain.

 

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